Le Parisien, 20 juillet 2021
Des écologistes pointent du doigt les systèmes d’irrigation de l’agriculture locale et incitent les autorités à enquêter sur les causes de ces décès massifs.
Des cadavres d’oiseaux à perte de vue, brûlés par le soleil. Sur les parties desséchées du lac Tuz en Turquie, des écologistes ont découvert l’hécatombe. En quelques jours, des milliers de flamants roses sont morts. Ils ont été retrouvés en partie enterrés dans la vase du deuxième plus grand bassin du pays. Après analyse, les chercheurs ont écarté la thèse de l’empoisonnement, laissant à penser que les décès seraient dus aux pratiques d’irrigation agricole dans la région, ainsi qu’aux répercussions du changement climatique et de la sécheresse.
Selon un rapport publié par la fondation environnementale turque TEMA en 2020, la réserve d’eau annuelle dans la province centrale du bassin était de 4,5 milliards de mètres cubes, tandis que les besoins de consommation atteignaient 6,5 milliards de mètres cubes. L’écologiste et photographe animalier Fahri Tunc affirme que le canal construit pour fournir de l’eau au lac Tuz avait été redirigé pour l’irrigation des terres agricoles.
Selon les statistiques, quelque 5 000 à 10 000 flamants naissent dans le lac Tuz chaque année pendant la saison d’éclosion. En 2021, seuls 5 000 œufs ont éclos et la plupart des oiseaux sont morts en cherchant de l’eau à la surface du lac partiellement asséché.