Depuis cinquante ans, la moitié de l’île est sous domination turque, après une invasion militaire
20 MINUTES, le 21 juillet 2024
Cinquante ans plus tard, rien n’a changé. Alors que Chypre commémorait samedi l’anniversaire de l’invasion turque de 1974, qui avait provoqué le déplacement de 40 % de la population et la scission de l’île en deux parties, la réunification est encore très loin. D’un côté, le président chypriote Nikos Christodoulides a promis de « faire tout ce qui est possible pour libérer et réunifier » l’île. De l’autre, Recep Tayyip Erdogan a rejeté la perspective de nouvelles négociations sous l’égide de l’ONU en vue d’une réunification.
Le président turc, présent samedi dans la partie nord de l’île pour assister à une parade militaire, a estimé que « la partie chypriote turque devrait s’asseoir avec la partie chypriote grecque sur un pied d’égalité », en vue « d’une paix durable et d’une solution ». Dans l’avion du retour, le ton s’est fait encore plus ferme. « Si nécessaire, nous pouvons construire une base et des structures navales dans le Nord. Nous aussi nous avons la mer » a souligné Erdogan, accusant la Grèce de vouloir établir une telle base dans l’île.
« Nous construisons sur l’île le bâtiment de la présidence de Chypre Nord et le bâtiment du Parlement. Ils construisent une base militaire, nous construisons une base politique. » a-t-il complété. Enfin il s’est félicité de la présence « précieuse » de l’opposition à Nicosie samedi, représentée par le président du CHP, premier parti d’opposition parlementaire en Turquie, Özgür Özel, à la tribune officielle. « Je trouve précieuse l’image d’unité que nous avons donnée en tant que gouvernement et opposition. Elle a montré que la cause de Chypre n’est pas seulement la nôtre, mais celle de 85 millions de personnes », soit la totalité de la population turque.