Le groupe chinois BYD, premier constructeur mondial de véhicules électriques, s’apprête à ouvrir une usine en Turquie afin de se rapprocher du marché européen, a annoncé ce lundi 8 juillet une source officielle turque.
Selon cette source, qui a refusé d’être identifiée, l’annonce publique avec des détails sera faite par le président turc Recep Tayyip Erdogan. La date n’a pas été précisée. Selon les médias pro-gouvernementaux turcs, l’accord porterait sur un investissement d’un milliard de dollars. BYD installerait son usine dans la province de Manisa, près de la ville côtière d’Izmir (ouest).
Le groupe chinois a récemment annoncé l’ouverture d’une usine en Thaïlande, ainsi que des implantations en Hongrie et au Brésil. Pour les observateurs, l’installation d’une usine de BYD en Turquie permettrait au constructeur automobile d’accéder au marché européen en contournant les taxes relevées début juillet par Bruxelles sur les véhicules électriques chinois.
Droits de douane sur les véhicules chinois
L’UE a imposé jeudi à titre conservatoire jusqu’à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois. En revanche, l’union douanière conclue par la Turquie avec l’UE fin 1995 a ouvert le marché européen aux voitures «made in Turkey», facilitant l’exportation de 70% de la production locale vers l’Europe de l’Ouest. En outre, la Turquie a décidé en juin d’exonérer les investissements chinois sur son territoire et de ne pas taxer les importations de voitures d’origine chinoise, afin d’encourager l’investissement.
Selon le consultant indépendant Levent Taylan, l’État turc fournirait gracieusement à BYD un terrain initialement dévolu au constructeur allemand Volkswagen qui avait prévu une vaste implantation avant d’y renoncer. Avec BYD, «il s’agira d’un investissement pour le marché turc mais surtout européen, en déjouant les tarifs douaniers imposés aux véhicules d’origine chinoise», estime Levent Taylan.
La Turquie possède un savoir-faire reconnu dans le domaine automobile avec un réseau de plus de 500.000 sous-traitants. Depuis les années 1970, le pays a attiré de nombreux constructeurs, tels Fiat, Renault, Ford ou Toyota. En 2023, la Turquie s’est elle-même lancée dans la production nationale de voitures électriques avec le groupe local Togg.