AVIS DE SOUTENANCE DE DOCTORAT
Institut français de géopolitique
Université PARIS 8
Discipline : Géographie spécialité géopolitique
Hande GULEN
Titre de la thèse: Geopolitics of activism, commoning practices, and survival strategies in Istanbul: theory of the commons and local politics.
Géopolitique de l’activisme, pratiques de mise en commun et stratégies de
survie à Istanbul : théorie des biens communs et politique locale.
Directrice de thèse : Nora SENI
Membres du Jury :
Samim AKGONUL (rapporteur)
Pascale LABORIER (rapporteure)
Amaël CATTARUZZA
Béatrice GIBLIN
Ahmet INSEL (président)
Timour MUHIDINE
Date prévue :
Le mercredi 13 décembre 2023 à 14h00
Lieu :
Au Campus Condorcet
Centre de Colloques
1, place du Front Populaire
93300 AUBERVILLIERS
Salle 3.05
Abstract: This dissertation explores commons-based grassroots activist practices that have multiplied at diverse scales in the aftermath of the Gezi Park protests, their macro- and micro-scale conflict levels, actors, and action repertoires. It aims to link social movement studies with approaches using both commons theory and geopolitical methodology. This dissertation answers the questions of the prefigurative power of the commoning practices unfolding in the aftermath of the Gezi Park protests and how these practices impact political representations at macro and micro scales. First, following the literature on the commons, this study scrutinizes the place of the Gezi Park protests in the global wave of uprisings symbolized by square occupations from a geopolitical and scalar perspective. Accordingly, it is argued that the commons-based organizations (commoning projects) that arose after the square movements played a politicizing role in everyday life as actors and performed as active networks to create new mobilizations, communities, and activist repertoires. It is also argued that there is a co-productive relationship between the commons and social movements, and the co-productive relationship can be channeled to local government actors and decision-making mechanisms, enabling the commons to transform the politics of local and everyday life. This argument is strengthened by analyzing the constructed or unconstructed relations between actors (central power, local governments, municipalities, social groups) engaged in the logic of negotiation in local dimensions regarding public rights, access to local government facilities, excluded social groups in access to resources, and participation in political and social life, with a focus on movements and practices against the enclosure of the commons.
Résumé: Cette dissertation explore les pratiques des activistes de base fondées sur les biens communs qui se sont multipliés à diverses échelles à la suite des manifestations du parc Gezi, ainsi que les niveaux de conflit aux échelles macro et micro, les acteurs, les répertoires d’action et les stratégies. L’objectif de thèse est de relier les études sur les mouvements sociaux à des approches utilisant la théorie des biens communs et la méthodologie géopolitique. Cette dissertation répond aux questions du pouvoir préfiguratif des pratiques de mise en commun qui se déploient dans le sillage des manifestations du parc Gezi et de l’impact de ces pratiques sur les représentations politiques aux échelles macro et micro. Tout d’abord, en suivant la littérature sur les biens communs, cette étude examine la place des manifestations du parc Gezi dans la vague mondiale de soulèvements symbolisée par les occupations de places d’un point de vue géopolitique et scalaire. Ainsi, l’hypothèse de la dissertation est que les organisations basées sur les biens communs qui sont nées après les mouvements de squares ont joué un rôle de politisation dans la vie quotidienne en tant qu’acteurs et ont fonctionné sous forme de réseaux actifs pour créer de nouvelles mobilisations, de nouvelles communautés et de nouveaux répertoires activistes. Il s’agit d’une relation de coproduction entre les biens communs et les mouvements sociaux, qui permet de canaliser les acteurs du gouvernement local et les mécanismes de prise de décision, permettant ainsi aux biens communs de transformer la politique de la vie locale et quotidienne. Cet argument est renforcé par l’analyse des relations construites ou non construites entre les acteurs (pouvoir central, gouvernements locaux, municipalités, groupes sociaux) engagés dans la logique de négociation dans les dimensions locales concernant les droits publics, l’accès aux équipements du gouvernement local, les groupes sociaux exclus dans l’accès aux ressources, et la participation à la vie politique et sociale, en mettant l’accent sur les mouvements et les pratiques contre l’enclosure des biens communs.