Le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane a demandé de « transmettre au président turc, Recep Tayyip Erdogan, l’accueil favorable des dirigeants soudanais à l’initiative » d’Ankara.
Le chef de l’armée soudanaise, en guerre contre les paramilitaires, a salué une initiative turque visant à résoudre le conflit sanglant qui déchire depuis vingt mois ce pays d’Afrique de l’Est, a déclaré le ministre soudanais des affaires étrangères.
Lors d’une réunion à Port-Soudan samedi 4 janvier, le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane a demandé au vice-ministre turc des affaires étrangères, Burhanettin Duran, de « transmettre au président turc, Recep Tayyip Erdogan, l’accueil favorable des dirigeants soudanais à l’initiative », a déclaré le ministre des affaires étrangères soudanais, Ali Youssef, lors d’un briefing après la réunion qui a eu lieu dans la soirée. « Le Soudan a besoin de frères et d’amis comme la Turquie », a déclaré M. Youssef, ajoutant que « l’initiative [pouvait] conduire à la réalisation de la paix au Soudan ».
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Au début de décembre, M. Erdogan avait déclaré lors d’un entretien téléphonique avec le général Al-Bourhane que son pays « pourrait intervenir pour résoudre les différends » entre le Soudan et les Emirats arabes unis, ainsi que pour établir « la paix et la stabilité au Soudan », selon un communiqué de la présidence turque.
Quel est le rôle des Emirats arabes unis ?
Le gouvernement soudanais, soutenu par l’armée, a accusé à plusieurs reprises les Emirats arabes unis de soutenir les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), des allégations toujours réfutées par les Emirats. En décembre, le gouvernement soudanais a accusé les FSR d’avoir lancé des drones assemblés aux Emirats arabes unis à partir du Tchad, voisin. Selon des parlementaires américains, citant à la fin de décembre 2024 la Maison Blanche, les Emirats ont informé les Etats-Unis qu’ils n’armeraient pas les paramilitaires dans la guerre au Soudan.
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Après sa rencontre avec le général Al-Bourhane samedi, M. Duran a déclaré que le processus de paix « nécessit[ait] des efforts concertés » et que la Turquie était prête à « jouer son rôle dans la mobilisation d’autres acteurs régionaux pour aider à surmonter les difficultés pour mettre fin à ce conflit ».
Dans un communiqué publié la semaine dernière, les Emirats arabes unis ont salué les « efforts diplomatiques » de la Turquie pour résoudre la crise actuelle au Soudan. La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et a déraciné plus de 12 millions de personnes. Elle a également poussé le pays au bord de la famine.
Le Monde avec AFP