Selon le ministre de l’intérieur, le feu a éclaté tard jeudi à cause d’un brûlage de chaumes dans une zone située à une trentaine de kilomètres au sud de Diyarbakir, où le thermomètre grimpe au-delà des 40 degrés en journée.
Au moins douze personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans un feu de végétation qui s’est propagé sous l’effet des vents à plusieurs villages du sud-est de la Turquie, provoquant également la mort de centaines d’animaux.
Dans un bilan actualisé vendredi 21 juin en soirée, le ministre de la santé, Fahrettin Koca, a fait état de « douze morts et 78 personnes affectées ». Parmi elles, cinq ont dû être placées en soins intensifs, a-t-il précisé. Le ministre avait précédemment dit que les flammes avaient été maîtrisées dans la nuit, mais « les efforts de refroidissement se poursuivent » vendredi sur les terres brûlées dans cette zone rurale située entre les villes de Diyarbakir et de Mardin, proche de la frontière syrienne. Un nouveau foyer s’est déclaré vendredi matin près du village d’Ergani, dans la même région, mais a pu être circonscrit, selon un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP).
Outre le bilan humain, les images de dizaines de chèvres, de moutons et d’ânes carbonisés, gisant dans les herbes brûlées de cette région principalement agricole et dédiée à l’élevage, ont été amplement partagées sur les réseaux sociaux.
Les villageois de Köksalan, l’une des localités les plus affectées, ont rapporté à l’AFP avoir perdu la moitié de leurs quelque mille chèvres et moutons et s’employaient vendredi à collecter les carcasses de leurs bêtes.
Pour les animaux rescapés qui tenaient encore debout à grand-peine, la robe brûlée dans les champs noirs calcinés, la peau parfois à vif, des appels aux vétérinaires volontaires ont été lancés. « Mes frères vétérinaires, veuillez vous rendre dans la zone incendiée » lançait ainsi Seracettin Bedirhanoglu, responsable provincial du principal parti d’opposition CHP de la région voisine de Van, sous des « images insupportables » d’animaux gravement blessés.
Information judiciaire
Selon le ministre de l’intérieur, Ali Yerlikaya, le feu a éclaté tard jeudi à cause d’un brûlage de chaumes dans une zone située à une trentaine de kilomètres au sud de Diyarbakir, où le thermomètre grimpe au-delà des 40 degrés en journée. Les flammes se sont rapidement propagées sous l’effet du vent, touchant cinq villages.
Des images diffusées dans la nuit sur les réseaux sociaux montraient un gigantesque incendie attisé par le vent et illuminant le ciel rouge, ainsi que de grands nuages de fumée. Sept équipes d’urgence et trente-cinq ambulances ont été dépêchées sur les lieux, a précisé M. Koca.
Une information judiciaire a été ouverte, a annoncé le ministre de la justice turc, Yilmaz Tunç. Dans la nuit, le parti prokurde d’opposition DEM, troisième force au Parlement, avait exhorté les autorités à déployer des moyens aériens, comme elles l’ont fait rapidement ces derniers jours après des départs de feux dans l’ouest du pays.
« Jusqu’à présent, l’intervention terrestre a été insuffisante. Les autorités doivent intervenir plus largement et avec des moyens aériens sans perdre de temps », avait appelé le parti dans un communiqué.
13 000 hectares détruits en 2024
Mardi, le trafic maritime avait dû être partiellement suspendu quelques heures dans le très fréquenté détroit des Dardanelles, dans le nord-ouest de la Turquie, en raison d’un feu de forêt. Là aussi un feu de chaume allumé par un agriculteur avait été à l’origine du sinistre.
L’été 2021 avait été marqué par de violents incendies dans le sud-ouest de la Turquie, notamment dans la zone montagneuse escarpée de la province de Mugla, plantée de résineux. Un incendie avait même menacé une centrale électrique.
La population avait alors découvert, effarée, l’absence d’avions bombardiers d’eau en état de marche. Près de 13 000 hectares ont été détruits par des incendies en Turquie en 2024, selon le Système européen d’information sur les feux de forêt (Effis).
Les incendies qui se multiplient à travers le globe sont associés à divers phénomènes anticipés par les scientifiques en raison du réchauffement de la planète. L’augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits représentent une combinaison idéale pour le développement des incendies, qui démarrent plus facilement quand la végétation et le sol sont très secs.