« L’esprit des Nations unies est mort à Gaza. » Ce sont les mots, ce mercredi, du président turc, qui a laissé éclater sa colère après les frappes israéliennes sur des camps de déplacés palestiniens de Rafah, dans le sud de l’enclave. Recep Tayyip Erdogan s’est montré très critique à l’égard de l’Occident, mais aussi des pays musulmans, qu’il a appelés à « réagir ».
RFI, le 30 mai 2024, par Anne Andlauer
Dans son discours, l’un des plus durs qu’il ait prononcés depuis le début de la guerre à Gaza, Recep Tayyip Erdogan a énuméré ceux qu’il considère comme les responsables de la mort de dizaines de milliers de Palestiniens. Israël bien sûr, et son Premier ministre Benyamin Netanyahu, qualifié de « vampire assoiffé de sang ».
« Ô Amérique, ce sang est aussi sur tes mains ! Tu es au moins autant responsable qu’Israël de ce génocide ! Ô chefs d’État et de gouvernement européens ! Vous êtes aussi complices du génocide commis par Israël, parce que vous restez silencieux ! Ô Organisation des Nations unies ! Si tu n’arrêtes pas un génocide que toute l’humanité regarde en direct à la télévision, à quoi sers-tu ? En même temps que l’humanité, l’esprit des Nations unies est mort à Gaza. J’ai aussi deux mots à dire au monde islamique : qu’est-ce que vous attendez pour prendre une décision commune ? Qu’est-ce qu’il vous faut de plus pour réagir ?«
La Turquie fustige notamment le fait que davantage d’États de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ne se soient pas associés à la plainte pour génocide contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ).