Jeudi 16 mai, Selahattin Demirtaş, ancien coprésident du mouvement kurde, le Parti démocratique des peuples (HDP), a été condamné à quarante-deux ans de prison par la justice turque, ainsi que la plupart des 108 personnes inculpées dans le procès.
Le journal du dimanche, le 23 mai 2024, par François Dupuis
L’affaire avait commencé en octobre 2014 : la petite ville syrienne frontalière de la Turquie, peuplée de Kurdes, Kobane, s’était retrouvée assiégée par les troupes de l’État islamique. Redoutant un bain de sang sous leurs fenêtres et critiquant la passivité de l’armée turque qui attendait l’arme au pied devant la frontière, le Parti démocratique des peuples (HDP, un mouvement kurde) avait appelé tous les Kurdes de Turquie à descendre dans la rue pour manifester leur colère.
Les heurts avec la police s’étaient alors multipliés dans le pays, causant la mort de 31 personnes. Le président de la République, Recep Tayyip Erdoğan, a été accusé de soutenir les djihadistes en sous-main, trop heureux de pouvoir couper court à toute tentative d’autonomie du Kurdistan syrien.