Des tags et des menaces de mort ont été découverts lundi dans un lycée privé catholique à Saint-Chamond, dans la Loire. Des inscriptions injurieuses contre les Arméniens et une conseillère municipale, menacée d’être décapitée. Les auteurs de ces tags n’ont pas été identifiés, mais ils font référence aux Loups gris. Un mouvement ultranationaliste turc qui est suivi de très près par les services de renseignement.
Europe 1, le 3 mai 2024, par William Molinié
La branche française des Loups gris a été dissoute par Gérald Darmanin en 2020. Mais depuis quelques mois, le renseignement français observe une résurgence sur le territoire de ce groupe ultranationaliste turc, allié de Recep Tayyip Erdogan.
Plusieurs incidents en quelques mois
Les incidents se multiplient à l’encontre de la communauté kurde et arménienne sur le territoire. En février dernier, deux membres ont été interpellés par la police judiciaire. À Strasbourg et Saint-Etienne, pour des faits d’apologie du terrorisme.
Fin mars, à Marignane, une rixe a opposé des Loups gris à des Kurdes soutenant le PKK, considéré par la France comme une organisation terroriste. Quelques semaines plus tôt, à Marseille, des Kurdes avaient jeté des cocktails Molotov en direction du consulat général de Turquie dans le 8ᵉ arrondissement.
Des cyberattaques sur un site gouvernemental
Au-delà du conflit intercommunautaire, les autorités s’inquiètent surtout de la diversification de leurs modes opératoires. Le site gouvernemental du Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale, le « Cerc » est inaccessible depuis dimanche dernier.
Il a été hacké par des pirates qui se revendiquent de l’idéologie des Loups gris. Selon le renseignement français, ses anciens membres ont toujours des accointances avec la mafia et les services secrets turcs. Erdogan est régulièrement soupçonné de les activer en sous-main pour effectuer les basses besognes à l’étranger.