Le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a été reçu ce jeudi 1er février par le président Recep Tayyip Erdogan. Alors que son pays est en difficulté financière, Ali Mahaman Lamine Zeine souhaite diversifier les partenaires du Niger.
Le 2 février 2024, Anne Andlauer, RFI
Après la Russie et l’Iran le mois dernier, Ali Mahaman Lamine Zeine poursuit sa tournée diplomatique. La Turquie du président Erdogan, qui s’est gardée l’année dernière de critiquer trop sévèrement le coup d’État au Niger, accueille favorablement le souhait des nouvelles autorités de Niamey de continuer à développer les liens entre les deux pays. Ces liens sont déjà en plein essor : les échanges commerciaux avaient triplé entre 2021 et 2022, à 203 millions de dollars.
Cette hausse est portée par les exportations de l’industrie de défense turque : Ankara avait notamment fourni des drones armés au gouvernement évincé, et ne s’oppose pas à de nouvelles livraisons. Lors d’une visite en novembre dernier à Niamey du vice-ministre turc des Affaires étrangères, les deux pays s’étaient dits « déterminés à renforcer leur partenariat stratégique, notamment dans les domaines sécuritaire et économique ». Le ministre turc des Affaires étrangères et celui de la Défense étaient d’ailleurs présents ce jeudi lors de la rencontre à Ankara entre Lamine Zeine et Tayyip Erdogan.
La Turquie se montre par ailleurs favorable à la poursuite de ses aides au développement au Niger, décrites comme « l’un des aspects les plus importants » des relations entre les deux pays. Le Niger est l’un des cinq premiers bénéficiaires des aides de la Turquie en Afrique subsaharienne, avec un million et demi de dollars fournis en 2021, selon les derniers chiffres officiels.
■ « La Turquie essaie de nouvelles stratégies dans cette partie de l’Afrique où elle est très présente »
Ankara est de plus en plus présente en Afrique. Plusieurs indices donnent à penser que la Turquie voudrait saisir l’opportunité du changement géopolitique en cours au Sahel pour accroître son influence et mener une nouvelle offensive diplomatique, militaire et économique dans cette région. Entretien avec Jean Marcou, chercheur en relations internationales à Sciences Po Grenoble.