À Karabük, dans le nord de la Turquie, les audiences ont repris mercredi 24 janvier dans le procès du meurtre de Jeannah « Dina » Danys Dinabongho Ibouanga, étudiante gabonaise de 17 ans dont le corps avait été retrouvé dans une rivière en mars 2023. Un seul homme comparaît et de nombreuses questions demeurent sans réponse.
Deuxième audience tendue au tribunal de Karabük entre les juges et les avocats de la famille de Dina, en présence des parents de la jeune Gabonaise.
Une fois de plus, la partie civile a dénoncé des lacunes dans l’enquête et réclamé d’autres investigations sur le terrain, ainsi que l’audition d’autres témoins. Elle accuse le parquet de ne pas s’intéresser aux faits survenus avant que Dina ne quitte son domicile en courant et croise la route de son meurtrier présumé. Des témoins ont assuré l’avoir vue ce soir-là retenue contre son gré dans le sous-sol de son immeuble.
Son père a réclamé la « vérité », sa mère a rappelé que la jeune femme lui avait dit par téléphone être victime de racisme, de harcèlement sexuel et se sentir en danger. Ces propos n’ont pas plu aux juges : ces derniers ont soutenu qu’il n’y avait « pas de racisme en Turquie » et que de telles accusations abîmaient l’image de Karabük et de ses habitants.
Le meurtrier présumé, seul accusé de ce procès, a nié tout rôle dans la mort de Dina, l’homme de 55 ansassurant avoir seulement voulu « aider » la jeune Gabonaise en la prenant dans sa voiture. Le parquet l’accuse d’avoir tenté d’agresser sexuellement Dina.
Il a été maintenu en détention et la prochaine audience aura lieu le 29 avril.