Sainte-Sophie, l’ex-basilique turque devenue mosquée, impose un droit d’entrée de 25 euros aux visiteurs étrangers.
Sainte-Sophie rejoint la liste des lieux touristiques devenus payants…. Visiter l’ex-basilique devenue mosquée en juillet 2020 n’est en effet plus gratuit. Depuis le 15 janvier, le célèbre édifice d’Istanbul impose un droit d’entrée de 25 euros aux visiteurs étrangers … Et même aux fidèles désireux de prier.
Les nouveaux droits d’entrée sont clairement exposés sur l’esplanade devant l’entrée principale, réservée aux seuls citoyens turcs. Une pancarte orange renvoie les étrangers vers une entrée latérale et huit guichets alignés. Cette entrée, comparée dans la presse turque à «une entrée de garage» avec son volet roulant et ses portiques de sécurité, donne accès à un tunnel ouvert sous le minaret de Beyazit grâce auquel les visiteurs peuvent admirer Sainte-Sophie sans troubler les prières.
Sans doute pris de court, rares sont les visiteurs qui se présentaient lundi pour acquitter les 25 euros de droit d’entrée : «C’était gratuit hier… Ils sont surpris», reconnaît un jeune officiel chargé d’orienter les passants, sous couvert d’anonymat. Le jeune homme confirme que les pèlerins musulmans, s’ils sont de nationalité étrangère mais désireux de prier à Sainte-Sophie, doivent s’acquitter des droits d’entrée comme les simples touristes. Le billet d’entrée donne accès à la galerie à l’étage et à son musée, souligne-t-il en faisant valoir la nécessité d’entreprendre de lourds travaux dans la basilique édifiée au IVe siècle, puis rebâtie par l’empereur byzantin Justinien au VIe siècle.
Dégradations et vandalisme
Cette décision correspond à un nouveau plan de gestion des visiteurs sur recommandation de l’Unesco, avait prévenu cet automne le ministre de la Culture et du Tourisme, Mehmet Nuri Ersoy. Transformée une première fois en mosquée lors de la prise de Constantinople, Sainte-Sophie, classée au patrimoine de l’humanité, était devenue un musée par la volonté du fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatuk en 1934. Puis elle était redevenue une mosquée le 10 juillet 2020, sur décision du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
Depuis, de longues files d’attente s’allongent devant le monument. Un succès rendu responsable d’avoir causé des dégradations et même du vandalisme sur la porte impériale en bois de sept mètres de haut, faute de mesures de protection adéquates. Des historiens ont estimé que le monument est moins respecté en tant que basilique qu’il ne l’était comme musée. Sainte-Sophie et son dôme principal sont également victimes des innombrables séismes subis par Constantinople et Istanbul : des secousses fréquentes continuent d’ébranler le vénérable édifice.