La Turquie bloque l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique depuis plusieurs mois. Elle met en avant le manque de coopération de Stockholm dans la lutte contre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme terroriste par l’Union européenne. Mais un autre dossier est dans la balance : celui de la livraison à Ankara de dizaines d’avions de combat F-16 par les États-Unis, bloquée par le Congrès américain.
Le 26 décembre 2023, Céline Pierre-Magnani, RFI.
« Le Parlement va débattre de la candidature de la Suède à l’Otan », titre ce mardi 26 décembre le site d’information en ligne Daily Sabah, proche du gouvernement. Une annonce qui a déjà été faite plusieurs fois ces derniers mois, et les méandres du système parlementaire turc n’ont désormais plus de secrets pour personne.
Stockholm attend depuis 19 mois la ratification de son adhésion à l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique nord) par la Turquie et la Hongrie. Les capitales occidentales s’agacent et Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, peine à renouveler ses formules pour convaincre son allié.
Un joker pour la Turquie
En juillet dernier, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait pourtant levé son veto. Mais les discussions avaient achoppé au sein de la Commission des affaires étrangères en novembre. Lundi 25 décembre, le président de la Commission précisait, dans un entretien télévisé, que les mesures prises contre le PKK par la Suède étaient encore « peu nombreuses ».
Ankara s’est opposée à ses partenaires occidentaux sur de nombreux dossiers ces derniers mois, comme sur la guerre à Gaza, où le président soutient sans failles l’organisation du Hamas. La ratification de l’adhésion fait figure de joker pour la Turquie. Un joker que le président Recep Tayyip Erdogan est tenté de garder dans son jeu.