Le fils du président somalien, accusé d’homicide involontaire pour avoir renversé et tué un coursier à Istanbul, a pris la fuite et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, rapportent samedi les médias turcs.
Le 11 décembre 2023, Africa News.
L’affaire, dénoncée notamment par le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, opposant déclaré au président Recep Tayyip Erdogan, suscite beaucoup d’émotion car le suspect, Mohammed Hassan Cheikh Mohamoud, avait été libéré sans contrôle judiciaire après un premier rapport de police, indique notamment le grand quotidien Cumhuriyet.
« Le suspect a quitté la Turquie les mains libres » s’est indigné samedi M. Imamoglu sur le réseau social X : « La mentalité en vigueur (qui) ferme les yeux et permet cette évasion est hélas incapable de défendre les droits de ses citoyens dans son propre pays ».
Selon le rapport de police cité par la télévision a Haber, le fils du président Hassan Cheikh Mohamoud avait heurté en pleine journée, le 30 novembre, un coursier à moto.
Projeté violemment sur la route, la victime, Yunus Emre Göcer, père de deux enfants, est décédé six jours plus tard à l’hôpital.
Le procureur de la république a émis un mandat d’arrêt à l’encontre du chauffard : « Mais lorsque les policiers se sont rendus vendredi au domicile du suspect il avait disparu depuis le 2 décembre », rapporte a Haber.
« Un mandat d’arrêt international a donc été émis contre lui (vendredi) 8 décembre 2023 » par le bureau du procureur général d’Istanbul, ajoute la chaîne.
L’avocat du coursier, Iyaz Cimen, cité par Cumhuriyet, a dénoncé le premier rapport de la police de la circulation, qui imputait la responsabilité de l’accident à « l’imprudence » de la victime.
« Un second rapport d’expertise avec des enregistrements vidéo a montré que le conducteur du véhicule était responsable à 100% », ajoute-t-il, redoutant cependant que ce dernier ne soit « jamais arrêté ».
La Turquie entretient depuis un dizaine d’années des relations étroites avec la Somalie, « pays frère » de 17 millions d’habitants majoritairement musulmans de la Corne de l’Afrique, dont elle est le principal partenaire économique, notamment dans les domaines de la construction, de l’éducation, de la santé et de la coopération militaire.