Le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, a décidé au dernier moment de ne pas participer à la réunion de Grenade. Il prive ainsi le sommet de l’un de ses objectifs, à savoir une rencontre avec son homologue arménien sous l’égide de l’UE afin d’apaiser les tensions dans le Caucase.
Le 6 Octobre 2023, Alice Tidey & Aida Sanchez, EURONEWS.
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan, un allié clé d’Ilham Aliev, ne s’est pas déplacé non plus prétextant un rhume.
Le sommet de la Communauté politique européenne (CPE) de jeudi verra 45 dirigeants de toute l’Europe se réunir pour discuter des défis communs et échanger leurs points de vue dans un cadre informel. Ils se réuniront d’abord en quatre groupes de travail pour évoquer le multilatéralisme, l’environnement et le numérique ,y compris l’intelligence artificielle, avec la guerre en Ukraine comme thème principal.
Ils disposeront ensuite de quelques heures pour discuter lors de réunions bilatérales. C’est à ce moment-là que le président du Conseil européen, Charles Michel, espérait s’asseoir avec le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, et le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, dans le cadre d’une répétition des deux précédents sommets de l’EPC.
Les trois dirigeants de l’UE s’entretiendront toutefois avec leur homologue arménien.
Une grande responsabilité de la part de l’Azerbaïdjan
La décision d’Ilham Aliev de ne pas participer au sommet est due à une « atmosphère anti-azerbaïdjanaise« , a expliqué un fonctionnaire azerbaïdjanais à l’AFP.
La rencontre a lieu deux semaines seulement après une offensive militaire éclaire de Bakou pour reprendre le contrôle du Haut-Karabakh aux séparatistes arméniens, provoquant un exode massif des Arméniens qui vivaient dans l’enclave. Ce déplacement de population fait craindre un nettoyage ethnique.
Les forces de maintien de la paix russes stationnées dans cette région montagneuse depuis l’accord de paix conclu en 2020 sous l’égide de la Russie se sont tenues à l’écart.
Toutefois l’Azerbaïdjan se dit prêt à s’engager dans des pourparlers avec l’Arménie sous l’égide de l’UE.
L’Union a condamné l’offensive de l’Azerbaïdjan. Charles Michel a déclaré à Euronews en début de semaine qu’il était « extrêmement déçu » par la décision de Bakou. Il a appelé à des négociations pour « fixer les engagements des deux parties« , soulignant toutefois que « l’Azerbaïdjan, qui a lancé cette opération militaire, a une grande responsabilité« .
L’UE a également promis des millions d’euros d’aide humanitaire à l’Arménie, tandis que la France a annoncé mardi qu’elle livrerait du matériel militaire à Erevan.
Les tensions dans les Balkans devraient également figurer en bonne place dans l’agenda, avec une rencontre entre le président serbe, Aleksandar Vučić, et le président du Kosovo, Vjosa Osmani. Toutefois, le rôle politique du responsable kosovar demeure limité ce qui laisse à penser qu’une percée semble peu probable.
Une journée productive pour l’Ukraine et l’Europe
Volodymyr Zelensky devrait attirer une grande partie de l’attention politique. Le président ukrainien dit apporter des « propositions substantielles » pour renforcer l’architecture de la sécurité européenne.
« La principale priorité de l’Ukraine, en particulier à l’approche de l’hiver, est de renforcer la défense aérienne« , explique-t-il. Il cite de « nouveaux accords avec des partenaires » qui doivent être finalisés et mis en œuvre.
« Cette journée devrait être productive pour l’Ukraine et l’Europe dans son ensemble« , estime Volodymyr Zelensky.
Le palais de l’Élysée a annoncé qu’Emmanuel Macron allait rencontrer son homologue ukrainien.
Le sommet de la Communauté politique européenne sera suivi vendredi d’une réunion informelle du Conseil européen, au cours de laquelle les 27 dirigeants de l’UE devraient discuter de l’élargissement, de la migration et de l’agenda stratégique, qui définit les domaines prioritaires de l’Union pour la prochaine législature.