Erdogan et l’AKP ont su capter le vote féminin avec une force indéniable. Les aides, les subventions et les liens de clientélisme qui se sont développés au fil des ans, ont permis au pouvoir d’élargir et de consolider son assise électorale.
Avec Prunelle Aymé chercheuse au CERI. Pour l’écouter sur France Culture du 31 mai 2023.
Vendredi, en Turquie, Erdogan sera investi au cours d’une cérémonie à Ankara pour l’ouverture de son nouveau mandat de cinq ans. À la tête du pays depuis vingt ans, le président turc doit son succès aux multiples réseaux de son parti islamo-conservateur. L’AKP a tissé dans plusieurs strates de la société un réseau clientéliste au sein duquel les femmes militantes et travailleuses sociales jouent un rôle prépondérant, celui de fidéliser l’électorat conservateur turc. Une gageure ces derniers temps, tant la crise et l’inflation économique rogne les économies de la société turque.
L’ancrage des partis politiques turcs dans la vie locale à travers les bonnes œuvres et les charités liées au répertoire religieux musulman ne datent pas d’il y a vingt ans. Déjà, le prédécesseur de l’AKP, le Refah l’avait expérimenté à l’échelle locale. Désormais, la branche féminine de l’AKP est très développée et les figures féminines de la famille Erdogan y ont beaucoup contribué.