Une Turquie « forte » et débarrassée des traces du séisme: le président turc Recep Tayyip Erdogan, en campagne pour sa réélection, a présenté mardi le manifeste de son parti pour les élections présidentielle et législatives de mai, annoncées comme disputées. L’Orient-Le Jour rapporte du 11 avril 2023.
« La Turquie n’a d’autre choix que de rester forte et d’accroître son pouvoir afin de ne pas retomber sous le joug de l’esclavage politique et économique », a lancé M. Erdogan devant des milliers de sympathisants et des cadres de son parti réunis dans une salle omnisports à Ankara.
« Le monde musulman dans son ensemble attend de voir ce qui va se passer le 14 mai », a affirmé le président turc, également chef du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), dans un discours d’une heure et demie retransmis en direct à la télévision.
Le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 2003, d’abord comme Premier ministre puis comme président, a dit vouloir débarrasser la Turquie « des putschistes et des impérialistes », faisant notamment référence au coup d’Etat raté de 2016, avant de lister une série de promesses.
M. Erdogan, âgé de 69 ans, fait face à la colère d’une partie des Turcs, qui lui attribuent la responsabilité de la crise économique qui frappe le pays et accusent l’Etat d’avoir tardé à déployer ses moyens après le séisme du 6 février qui fait plus de 50.000 morts en Turquie.
« Si Dieu le veut nous effacerons bientôt les traces du séisme du 6 février », a affirmé le président turc, disant faire de la reconstruction des provinces dévastées sa « priorité ».
Sur le plan économique, le chef de l’Etat, dont les pouvoirs ont été élargis considérablement en 2017, a promis de ramener l’inflation — actuellement à 50,5% — sous la barre des 10%, une promesse déjà formulée à plusieurs reprises dans le passé sans jamais avoir été suivie d’effets.
Aux élections présidentielle et législatives de 2018, M. Erdogan avait été réélu dès le premier tour, mais l’AKP avait été privé de la majorité absolue à l’Assemblée, l’obligeant à faire alliance avec le parti ultranationaliste MHP, autrefois un de ses plus féroces rivaux.
Les sondages prédisent des élections plus serrées le mois prochain, certaines enquêtes d’opinion donnant même Kemal Kiliçdaroglu, le candidat de l’alliance formée par six partis de l’opposition, vainqueur au second tour.