Alors que la validité de l’accord céréalier prend fin le 18 mars et qu’il est censé être prolongé pour quatre mois de plus, la Russie traîne des pieds et se met à évoquer des difficultés dans sa pleine réalisation, ainsi que des « questions qui restent à soulever », rapporte Radio France Internationale du 10 mars 2023.
C’est le diplomate en chef de la Russie Sergueï Lavrov qui a mis les pieds dans le plat jeudi 9 mars. Selon lui, du point de vue de Moscou, les points de l’accord devant profiter à la Russie ne sont « pas du tout » mis en œuvre. Si l’accord n’est respecté « qu’à moitié », alors son extension devient « plutôt compliquée », a-t-il estimé après une réunion bilatérale avec son homologue saoudien.
Ainsi, selon Moscou, des obstacles demeurent à l’exportation de céréales et d’engrais russes. Et par « obstacles », il faut comprendre les sanctions visant notamment les navires et les ports de la Fédération de Russie. Ceci empêcherait, selon Moscou, ses navires d’arriver à destination ainsi qu’aux bateaux étrangers d’accoster en Russie.
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L’heure n’est pas à l’optimisme
Plus tard dans la journée, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, pointait du doigt à son tour les pays occidentaux. C’est à eux qu’il revient, selon elle, de garantir la mise en œuvre intégrale de l’accord. Le 2 mars dernier, Moscou accusait déjà l’Occident de « saboter » la partie russe de l’accord. Quelque 260 000 tonnes d’engrais à destination des pays les plus pauvres avaient supposément été bloqués dans les ports des pays Baltes.
Alors, est-ce une façon de préparer la communauté internationale à un refus imminent de prolongation de l’accord ? De l’aveu des Affaires étrangères russes, l’heure n’est pas à l’optimisme. Une nouvelle réunion de négociations est tout de même prévue ce lundi 13 mars à Genève sous égide de l’ONU.
Radio France Internationale du 10 mars 2023 avec le correspondant à Moscou, Julian Colling.